RMA Antilles – Le Son des îles
Douks feat. Kolektif Kannaval - Vidé che R Douks Feat Collectif Bokannal
Guadeloupe, Martinique , alors que l’eau devrait couler de source, elle devient un bien rare, précieux… et parfois illégalement monnayé. Face aux pénuries chroniques et aux coupures d’eau récurrentes, un marché noir de l’eau s’est discrètement installé dans les îles, posant des problèmes sanitaires, économiques et sociaux majeurs.
Dans les départements d’outre-mer, la distribution de l’eau potable est un défi structurel depuis des décennies. En Guadeloupe, les pertes sur le réseau avoisinent 60 %, selon les rapports de la préfecture. En Martinique, les coupures d’eau peuvent durer plusieurs jours, notamment dans le nord de l’île ou en zone rurale. Les sécheresses, accentuées par le dérèglement climatique, viennent aggraver une situation déjà tendue.
Résultat : les habitants vivent avec des réserves d’eau à la maison, des citernes ou des bouteilles stockées pour pallier aux absences du service public.
Quand l’eau ne sort plus des robinets, certains y voient une opportunité économique.
« Des gens vendent des jerrycans ou des citernes d’eau qu’ils remplissent on ne sait où. Ils passent dans les quartiers et proposent de l’eau au litre ou au seau, parfois très chère », témoigne Myriam, habitante de Sainte-Rose en Guadeloupe.
Les pratiques sont variées :
Revente d’eau pompée illégalement sur le réseau public ou dans des bornes à incendie.
Captage sauvage de sources naturelles sans autorisation ni traitement.
Importation ou embouteillage artisanal de l’eau, parfois sans respect des normes sanitaires.
Dans certains cas, des camions-citernes circulent sans agrément pour livrer de l’eau aux entreprises, commerces ou particuliers. Les prix peuvent atteindre jusqu’à 10 euros pour 20 litres d’eau, un tarif inaccessible pour certaines familles.
Ce commerce clandestin pose plusieurs problèmes graves :
L’eau vendue sur le marché noir est rarement contrôlée. Elle peut contenir des bactéries, des résidus chimiques ou être puisée dans des zones polluées. Son ingestion peut entraîner des troubles digestifs ou infectieux, notamment chez les enfants ou les personnes âgées.
En l’absence de régulation, les prix s’envolent. Des familles modestes se retrouvent contraintes de choisir entre acheter de l’eau ou des produits de première nécessité. Cela renforce les inégalités sociales déjà présentes.
Ce marché n’est ni déclaré, ni encadré. Il échappe aux impôts, aux normes d’hygiène, à toute traçabilité. Dans certains cas, il s’accompagne d’autres formes de trafic ou d’intimidation.
Les autorités sont conscientes du problème. Des contrôles ponctuels sont organisés par la gendarmerie et la direction de la concurrence (DGCCRF). Des campagnes de sensibilisation rappellent que seule l’eau provenant du réseau ou d’opérateurs agréés est sûre.
Mais les moyens manquent, et la réponse reste insuffisante face à l’ampleur du phénomène. La lutte contre ce marché parallèle ne pourra être efficace qu’en résolvant la cause principale : l’inefficacité du réseau public d’eau.
Les experts s’accordent à dire que le marché noir ne disparaîtra que si l’eau potable devient disponible, accessible et fiable pour tous. Pour cela :
Il faut accélérer la modernisation des réseaux d’eau potable.
Développer des alternatives légales de distribution en période de crise (citernes publiques contrôlées, bons d’accès…).
Encourager la récupération d’eau de pluie pour les usages non alimentaires (lessive, arrosage…).
Mieux informer la population sur les risques liés à l’eau non traitée.
Avoir accès à de l’eau potable n’est pas un luxe. C’est un droit fondamental. Tant que ce droit ne sera pas garanti aux Antilles, certains continueront de profiter de la misère hydrique pour faire du profit, au détriment de la santé et de la dignité des habitants.
Le marché noir de l’eau n’est pas seulement un problème d’ordre public : c’est le symptôme d’un système défaillant, qu’il devient urgent de réparer.
Par kambutcha Magazine
Écrit par: marcstyle972
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