Les Danses Traditionnelles de Martinique et Guadeloupe.

Des battements de tambours bèlè aux tours élégants du quadrille, les Antilles françaises dansent au rythme de leur histoire. En Martinique comme en Guadeloupe, les danses traditionnelles sont bien plus qu’un divertissement : elles sont un héritage vivant, une voix du passé, une mémoire en mouvement.

Bèlè (Martinique) : la danse des ancêtres

Le bèlè est une pratique emblématique de la Martinique, héritée des esclaves africains. Il associe chant, percussions et danse dans une performance expressive et codée. « Souvenez-vous… le temps des swaré bèlè, des robes à volants, des quadrilles en cadence… »

Le tambour bèlè :

• Le ti-bwa (deux bâtons frappés sur un tambour creux)
• Le chacha (calebasse shaker)
•  Danse : Improvisée, puissante, souvent en duo, elle raconte les émotions : séduction, conflit, rituels de vie.

Où le voir : lors des swaré bèlè, veillées traditionnelles organisées dans les communes comme Le Lamentin, Sainte-Marie ou Le Robert.

Quadrille (Martinique & Guadeloupe) : élégance et mémoire créole

• Issu des salons européens du XVIIIe siècle, le quadrille a été repris, recréé et créolisé par les Antillais. Danse de groupe à quatre couples, il symbolise une appropriation culturelle forte. Musique : Accordéon, violon, tambour, chacha.
  Figures dansées : Pantalon, Été, Pastourelle, Finale… chaque séquence est un jeu de rôles codifié.

Ambiance : costumes traditionnels, rires, transmission intergénérationnelle

Le gwo ka est l’un des piliers de la culture guadeloupéenne.

Né dans les champs de canne, c’est un art total : tambours, chant, danse.

•  Les 7 rythmes fondamentaux : léwòz, kaladja, toumblak… chacun porte une émotion ou une fonction sociale (travail, amour, résistance).
•  Danse : le danseur entre dans le « lawonn » (ronde) et improvise en dialogue avec le tambouyé.
•  Reconnaissance : inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO depuis 2014.

Biguine (Martinique) : l’élégance des salons créoles

Née au XIXe siècle, la biguine mélange la structure européenne avec la pulsation créole. Elle est la danse de l’élégance, souvent pratiquée dans les bals créoles.

•  Musique : Clarinette, trompette, guitare, percussions.
  Danse : lente, chaloupée, fluide.
•  Elle influencera le jazz aux Antilles et préfigure le zouk des années 1980.

Ces danses ne sont pas seulement un souvenir du passé. Elles :

• Transmettent une mémoire collective vivante
• Renforcent le lien social et familial
• Nourrissent l’identité antillaise face à la mondialisation
• Inspirent les artistes contemporains (zouk, hip-hop, fusion)

Où les découvrir ?
Martinique : Festival Bèlè (Le Robert), Centre culturel de Fonds-Saint-Jacques

• Guadeloupe : Festival Gwo Ka (Sainte-Anne), soirées quadrille à Petit-Canal et le samedi matin a Pointe – a – Pitre

Par Kambutcha Magazine