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Société : Et si c’étaient les Martiniquais qui volaient les terres ?

today20/07/2025 6

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Paroles interdites ou vérités douloureuses ?

En Martinique, la question de la terre est au cœur des luttes, des mémoires et des colères. Depuis des décennies, nombreux sont ceux qui dénoncent la dépossession foncière orchestrée par des investisseurs venus d’ailleurs, souvent identifiés comme « les Blancs  » métropolitains. Mais que se passerait-il si, au lieu d’être volés par l’extérieur, les Martiniquais étaient spoliés par d’autres Martiniquais, avec la complicité des notaires, des élus etc… ?

L’hypothèse qui dérange.
C’est une question taboue. Une hypothèse qui bouscule les récits habituels, qui dérange parce qu’elle fait exploser le confort de la dénonciation extérieure. Car si l’oppression vient de l’intérieur, qui peut-on encore accuser, et que devient le rêve d’unité ?
La question est simple, mais brutale : et si les voleurs de terres portaient aussi un nom créole ?

Un système foncier hérité de la colonisation
Pour comprendre la situation, il faut remonter à l’histoire. Le système foncier martiniquais est un héritage direct de la colonisation esclavagiste. Après l’abolition, les anciens maîtres ont gardé les meilleures terres, protégés par un système juridique complexe : cadastre, notaires, justice, administration. Ce système, encore en place aujourd’hui, n’a jamais été conçu pour les descendants d’esclaves.

Aujourd’hui encore, la complexité des titres, les successions non réglées, l’absence de planification, la non-mise à jour des registres permettent des manœuvres opaques. Et dans ce brouillard administratif, certains en profitent.

La menace extérieure… facilitée par l’intérieur
Beaucoup d’habitants dénoncent l’arrivée de riches métropolitains qui achètent terres et maisons, souvent en bord de mer. Ils transforment des zones agricoles ou rurales en résidences secondaires, villas de luxe, écolodges, ou projets touristiques.

Mais ces achats ne se font pas sans autorisation. Qui signe les ventes ? Qui valide les projets ? Qui ferme les yeux ? Derrière chaque transaction, il y a souvent un notaire, un élu, un fonctionnaire, et parfois même un propriétaire martiniquais prêt à vendre à bon prix

Quand les frères deviennent prédateurs
Dans cette logique, une autre réalité plus amère se révèle : la prédation interne. Oui, parfois, ce sont des Martiniquais eux-mêmes qui spolient leurs frères, par avidité, par pouvoir ou par mépris de l’autre.

  • Des héritages familiaux détournés,
  • Des titres fonciers falsifiés ou accaparés,
  • Des ventes arrangées entre amis influents,
  • Des terres communautaires bradées sans consultation.

Quand cela arrive, la blessure est plus profonde. Car ce n’est plus seulement l’injustice d’un système extérieur, c’est la trahison de ceux qu’on croyait proches.

Ce qui se passerait…
Si la population martiniquaise réalisait pleinement que ses propres élites sont parfois les premiers complices de la dépossession, les conséquences seraient énormes :

Une révolte morale
La colère serait d’autant plus forte qu’elle viserait ceux en qui on avait confiance : leaders locaux, figures publiques, membres de la famille même.

La rupture du lien social
La cohésion martiniquaise, déjà fragilisée, pourrait voler en éclat. Comment construire un projet commun quand la méfiance s’installe au cœur même du peuple ?

Une exigence de justice et de transparence
Mais cette prise de conscience pourrait aussi provoquer un réveil citoyen. Exiger des enquêtes, créer des comités fonciers, imposer la transparence des ventes, remettre en question l’autorité des notaires et la passivité des élus.

Vers une responsabilité collective
Il ne s’agit pas de remplacer un coupable par un autre. Il ne s’agit pas non plus de nier les responsabilités historiques de la France, ni l’impact du néocolonialisme. Mais il est crucial de reconnaître que certains abus viennent aussi de l’intérieur, et que le peuple a le droit de le dire, de le dénoncer, et d’y mettre fin.

Pawòl sé zafè pèp !
La terre, c’est l’âme d’un peuple. Quand elle est volée, c’est l’histoire, l’identité et l’avenir qui s’en vont. Qu’elle soit accaparée par des étrangers ou détournée par des Martiniquais eux-mêmes, la spoliation foncière est un crime contre la mémoire et la dignité.

Alors la vraie question est peut-être celle-ci :
Qui, aujourd’hui, défend vraiment le pays ? Qui se bat pour que la terre reste à ceux qui la vivent, la cultivent, l’aiment ?MAIS…..

 

 

Écrit par: marcstyle972

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