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Analyse / Analysis

Quand l’ennemi est à l’intérieur : Réflexion sur la servitude volontaire du peuple noir

today21/09/2025 13 2

Arrière-plan
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Che Guevara disait :
« Lorsque vous partez combattre l’impérialisme, vous devez garder une balle pour l’ennemi de l’extérieur et neuf pour vos frères, les ennemis de l’intérieur. »

 

Cette phrase illustre parfaitement le dilemme auquel Rodrigue, comme tant d’autres enfants du pays, est confronté. Ce n’est pas seulement l’ennemi colonial qui se dresse face à lui, mais aussi la trahison de ceux qui devraient être ses compagnons de lutte : ses propres frères de misère.

La persistance de l’esclavage mental

Depuis des décennies, nous vivons dans une réalité coloniale déguisée. Les chaînes ne sont plus de fer, mais elles existent toujours dans les esprits :

  • Chaînes économiques avec un système d’exploitation qui enrichit l’extérieur et appauvrit l’intérieur.
  • Chaînes sociales où la soumission et la résignation remplacent l’élan de révolte.
  • Chaînes culturelles qui nous poussent à mépriser ce qui est à nous pour glorifier ce qui vient d’ailleurs.

Beaucoup refusent de voir cette vérité, préférant le confort illusoire offert par le colonisateur à la dureté du combat pour la dignité. C’est ici que le syndrome de Stockholm prend racine : aimer celui qui vous opprime, défendre celui qui vous exploite, condamner celui qui veut vous libérer.

L’ennemi intérieur : le visage de la division

Lorsqu’un enfant du pays se lève pour dénoncer l’injustice, trop souvent il est hué, insulté, diabolisé. Non pas par l’oppresseur direct — ce qui est attendu — mais par ses propres frères et sœurs.
Ce mécanisme de sabotage interne est l’arme la plus efficace du système colonial : il n’a plus besoin de frapper, car nous frappons nous-mêmes ceux qui osent parler en notre nom.

Comme l’a rappelé @Tornade : « Rodrigue n’est pas seul dans ce combat. Le critiquer ne change rien, au contraire ça nous divise. La vraie question, c’est : que faisons-nous pour transformer les systèmes qui perpétuent la mentalité coloniale ? »

Une histoire qui se répète

Même Jésus, venu apporter un message de salut et de libération, a été rejeté et crucifié par son propre peuple, manipulé par les puissants ,Nombreux sont ceux qui lisent  ce livre de manipulation coloniale espérant le retour d’un sauveur que vous avez sacrifié,revienne pour vous sauvez une deuxieme fois sans remettre en question cet ordre établit par le colon.
Aujourd’hui, l’histoire se répète sous d’autres formes.

Le Martiniquais et plus largement le peuple noir colonisé  s’est transformé en esclave modèle :

  • Docile, soumis,
  • Satisfait d’être exploité en échange de miettes de confort et de quelques privilèges illusoires.

On préfère trahir ses enfants et sacrifier les générations futures plutôt que de risquer l’inconfort d’une vraie lutte. Ce comportement a un prix : la perte de dignité, de fierté et d’identité.

  • Un peuple en sursis
  • Tant que cette servitude volontaire dominera nos mentalités, nous resterons des serpillières aux pieds du maître.
  • Où est passée notre dignité ?
  • Où est notre courage ?
  • Où est le sens de l’unité qui fait la force des peuples libres ?

Un peuple qui accepte sa condition de dominé, qui combat ses propres libérateurs, est un peuple condamné à l’effacement historique.

Le problème du peuple noir n’est pas seulement l’oppresseur extérieur. C’est aussi et surtout cette acceptation intérieure de la domination, cette lâcheté qui se déguise en prudence, cette soumission qui se travestit en confort.

Il est temps d’ouvrir les yeux : la liberté n’est jamais donnée, elle se prend,elle s’arrache. Et elle ne peut être conquise qu’avec unité, dignité et courage.

Rodrigue, comme d’autres avant lui, incarne ce refus de la résignation. La question est simple : allons-nous continuer à trahir nos propres frères pour plaire au maître, ou allons-nous enfin nous lever ensemble pour briser les chaînes de l’esclavage mental et colonial ?

par Kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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