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Colonialisme d’État

Les « vols bleus » : quand les Outre-mer deviennent la poubelle des fautes graves des fonctionnaires colons.

today09/10/2025 11 4 5

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Depuis plusieurs décennies, un mécanisme bien huilé perdure dans le silence complice de l’État : les Outre-mer servent de territoire de relégation pour les fonctionnaires hexagonaux auteurs de fautes graves. Ces affectations, que certains surnomment ironiquement les « vols bleus », transforment nos îles en véritable décharge humaine de la fonction publique.

Une pratique discrète mais bien réelle

Lorsqu’un fonctionnaire de police, un enseignant, un cadre administratif ou même un magistrat est impliqué dans une faute lourde :

  • violence, corruption, incompétence manifeste, dérive disciplinaire
  • la sanction attendue devrait être la radiation, la mise à pied ou le procès. Pourtant, dans de nombreux cas, la solution trouvée est l’« exil doré » : une mutation dans un département ou territoire d’Outre-mer.
  • Sous couvert de « nécessité de service » ou de « mobilité », ces déplacements organisés permettent d’éviter le scandale médiatique en métropole, tout en éloignant le fonctionnaire fautif.

Le deux poids, deux mesures colonial

Ce mécanisme révèle toute la persistance d’une logique coloniale. L’Hexagone protège ses agents en les déplaçant loin du regard métropolitain, et considère les Antilles,la Martinique,la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion, Mayotte ou la Polynésie comme des zones de relégation acceptables.
Autrement dit : ce qui est inacceptable « chez eux » devient tolérable « chez nous ».
Nos populations paient ainsi le prix d’un système qui ne les respecte pas : elles héritent de fonctionnaires indignes souvent racistes,pédophiles etc…, dont la présence fragilise la confiance envers les institutions.

Conséquences sur la société locale

Ces mutations-sanctions ont des effets pervers multiples :

  • Perte de confiance : les citoyens doutent de la probité et du sérieux des services publics.
  • Répétition des abus : certains fonctionnaires continuent leurs dérives dans leur nouveau poste, parfois même en toute impunité.
  • Renforcement du ressentiment : la population perçoit l’État comme méprisant et colonial, envoyant ses « brebis galeuses » dans les îles comme on jette des déchets.

Quand l’Outre-mer réclame justice

De plus en plus de voix locales s’élèvent contre ce système. Syndicats, associations, journalistes et citoyens dénoncent le fait que nos territoires soient considérés comme des « zones de relégation » et non comme des espaces de dignité et de droit.
Exiger que tout fonctionnaire fautif soit sanctionné selon la gravité de ses actes, et non « recyclé » en Outre-mer, devient un enjeu de justice et de respect.

Pour en finir avec la logique du mépris colonial.

Si la République prétend à l’égalité, elle doit cesser d’utiliser ses départements et territoires d’Outre-mer comme un exutoire disciplinaire. La transparence, la responsabilité et la dignité des populations locales doivent primer.
Nos îles ne sont pas des poubelles. Elles sont des terres de culture, d’histoire et de résistance. Et elles méritent mieux que de servir de dépotoir aux fautes d’une administration coloniale qui n’a jamais totalement renoncé à ses vieux réflexes.

Par Kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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