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Comment s’émanciper de la domination béké et ouvrir la Martinique vers l’Afrique, la Caraïbe et les Amériques.

today14/08/2025 11 2

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« On ne libère pas le colonisé avec les outils du colon. »

Aujourd’hui encore, en Martinique, le pouvoir économique est largement entre les mains d’une minorité héritière du système esclavagiste : les békés. Face à cette réalité, une question s’impose : comment s’en sortir, sans eux ? Comment construire une économie autonome, ouverte sur l’Afrique, la Caraïbe et les Amériques ?

Les békés : une élite économique enracinée dans l’histoire coloniale

Les békés sont les descendants des colons européens qui ont asservi nos ancêtres africains. Après l’abolition de l’esclavage, ils ont conservé leurs terres, leurs privilèges, et ont consolidé leur emprise sur l’économie locale. Aujourd’hui encore, ils contrôlent :

  • La grande distribution (Hyper U, Carrefour, etc.)

  • L’importation de biens de consommation

  • Une partie importante du foncier agricole et commercial

  • L’agro-industrie (rhum, bananes, sucre)

Leur puissance repose sur un système verrouillé qui exclut la majorité noire et métissée de toute véritable autonomie économique.

La connivence avec l’État français

Les békés ne sont pas seulement riches. Ils sont politiquement connectés. Ils bénéficient de niches fiscales (Loi Girardin, aides à l’investissement), de monopoles discrets (transport maritime, stockage, distribution), et d’un silence complice des autorités françaises.

Ce système n’est pas un hasard : il sert à maintenir la Martinique dans une position de dépendance économique envers l’Hexagone. Et les békés sont les relais naturels de cette domination.

Une sortie possible : vers une autre économie, tournée vers nous-mêmes et nos voisins du Sud

L’alternative existe. Elle demande courage, créativité et solidarité. Voici des pistes concrètes pour s’émanciper :

 1. Développer une économie locale indépendante

  • Circuit court : renforcer les liens entre producteurs locaux et consommateurs pour sortir de la dépendance aux hypermarchés.

  • Coopératives et mutuelles : mutualiser les moyens de production, transformation, distribution.

  • Valorisation de nos ressources : fruits tropicaux, plantes médicinales, artisanat, savoir-faire créole.

 2. S’ouvrir aux marchés d’Afrique, d’Amérique et de la Caraïbe

  • Afrique : créer des ponts commerciaux avec les pays francophones (Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun), et anglophones (Nigeria, Ghana). Des produits martiniquais peuvent y être valorisés.

  • Caraïbe : renforcer notre place dans l’OECO (Organisation des États de la Caraïbe de l’Est), développer les échanges directs avec Sainte-Lucie, Haïti, la Dominique, Trinité-et-Tobago.

  • Amérique Latine : coopérer avec le Brésil, la Colombie, le Suriname sur des projets agricoles, culturels, maritimes.

  • Diaspora martiniquaise : activer les réseaux en France, aux États-Unis, au Canada, en Guyane.

 3. Miser sur l’innovation et la jeunesse

  • Créer des startups dans la tech, l’agro-transformation, le tourisme alternatif.

  • Développer des plateformes numériques de commerce local et d’exportation.

  • Mettre en place des programmes de formation décoloniale, où l’on apprend non seulement à entreprendre, mais aussi à comprendre les mécanismes de domination.

Refuser la soumission économique

Sortir de la domination béké, ce n’est pas prôner la haine ou la vengeance. C’est refuser la soumission volontaire. Quelques actions concrètes :

  • Boycotter les groupes qui étouffent l’économie locale.

  • Consommer chez les artisans et commerçants noirs martiniquais.

  • Éduquer les enfants à l’histoire vraie du pays.

  • Exiger des réformes fiscales qui brisent les privilèges (fin des niches fiscales pour les grands groupes, plafonnement des marges, taxation foncière équitable).

  • Revendiquer un accès au foncier pour les petits producteurs et les port

Bâtir notre propre modèle,par nous et pour nous même.

L’avenir de la Martinique ne se construira ni à Paris, ni dans les bureaux climatisés des grands groupes békés. Il se bâtira dans les marchés, les ateliers, les terrains agricoles, les radios libres,les nouveaux medias( reseaux sociaux), les coopératives, les connexions entre peuples noirs, créoles, afrodescendants.

Nous devons décoloniser l’économie comme on décolonise les esprits. Cela demande du courage, de l’organisation, et une vision à long terme. Mais c’est possible. Et surtout, c’est nécessaire pour notre survie.

Par Kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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