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La mode ultra-sexy des festivals antillais, entre liberté et controverses.

today04/08/2025 13 10 5

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Moins de tissu, plus de pouvoir ?” : La mode ultra-sexy des festivals antillais, entre liberté et controverses.
Mini robe en résille, jupe fendue jusqu’à la taille, short ras les fesses, maillot de bain ultra-échancré détourné en tenue de soirée… Sur les routes des festivals en Martinique et en Guadeloupe, notamment autour des événements phares comme les yoles rondes ou le Tour cycliste, un style vestimentaire s’impose de plus en plus : celui de l’extrême dévoilement. Loin d’être un hasard ou une simple mode, cette tendance soulève des questions profondes sur la place du corps féminin dans l’espace public antillais, entre affirmation de soi et jugements sociaux.

Une mode qui ne date pas d’hier.
Déjà dans les années 80, la femme antillaise s’affirme à travers la mode. Les looks inspirés du zouk-love, de Kassav’ ou des clips de Tanya Saint-Val et Edith Lefel faisaient la part belle aux tenues moulantes, aux couleurs flashy, aux décolletés assumés. La “sexy attitude” était déjà là, mais avec une certaine élégance stylisée : corsets, jupes à volants, tissus satinés, perruques volumineuses.

Dans les années 90 et 2000, l’influence du RnB américain et des clips dancehall jamaïcains s’infiltre dans les esprits. Les crop tops, les pantalons taille basse, les strings visibles au-dessus du jean, les bijoux clinquants prennent le dessus. Les fêtes à thème (blanc, mousse, plage, boat party) se multiplient et le code vestimentaire se veut de plus en plus provocateur.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux et la culture “Instagramable” ont radicalement accéléré le phénomène.

Les festivals : défilés à ciel ouvert.
Yoles, Tour cycliste, concerts caribéens, dimanches à la plage ou en “day party” : ces rendez-vous sont devenus de véritables podiums. Chaque femme y va de sa création personnalisée, souvent confectionnée par des couturières locales ou achetée sur des sites de fast-fashion. Résille, body-string, dos-nu intégral, maquillage sophistiqué, perruques colorées, paillettes sur le corps : le tout immortalisé dans des stories et reels.

« C’est mon corps, j’en fais ce que je veux. Je veux être belle, libre et sexy. C’est mon moment », confie Maïka, 26 ans, croisée aux Anses d’Alets à la « Mercury Beach » lors d’un festival en Martinique. Pour elle, comme pour beaucoup d’autres, ce look n’est pas un appel, mais une célébration de soi.

Entre liberté et contradictions.
Cette revendication d’une mode “sans complexes” divise. D’un côté, des femmes, souvent jeunes, y voient une libération. « Nos grands-mères étaient corsetées, les femmes noires ont été sexualisées malgré elles, maintenant on choisit ce qu’on montre et comment », analyse Cynthia, sociologue martiniquaise.

De l’autre, certains dénoncent une hypersexualisation banalisée. « Ce n’est plus de l’élégance, c’est de la provocation gratuite », lâche un quinquagénaire dans la foule du Tour. Des critiques qui émanent parfois des femmes elles-mêmes, qui jugent ces looks comme “vulgaires” ou “dégradants pour l’image de la femme antillaise”.

Une pression sociale (et numérique).
Il faut aussi parler de la pression des réseaux sociaux, qui imposent des standards : corps galbé, ventre plat, fesses rebondies, peau brillante, tenues micro. « Quand tu vois les autres, tu te dis que si tu ne te montres pas un minimum sexy, tu n’existes pas », confie une jeune Guadeloupéenne. La frontière entre affirmation de soi et injonction à séduire devient alors floue.

Certaines femmes expriment même une fatigue : « On a le droit d’aller en soirée habillée normalement, sans être invisibilisée », dit Anaïs, 34 ans. Car dans ces ambiances où l’apparence est reine, il est facile de se sentir jugée ou exclue si l’on n’adhère pas au style dominant.

Et les hommes dans tout ça ?
Là où les femmes se parent, les hommes restent souvent en short et t-shirt, sans subir la même pression esthétique. Mais un début de changement est visible : certains adoptent des looks flashy, des coupes de cheveux créatives, des chemises ouvertes sur pectoraux huilés. La tendance gagne tous les genres, mais à des degrés très différents.

Un miroir de notre société caribéenne.
Ce phénomène dépasse la mode : il interroge notre rapport au corps, à la féminité, au regard des autres. En Martinique comme en Guadeloupe, il révèle une société en mutation, tiraillée entre traditions, influences extérieures, recherche d’identité, et affirmation des libertés individuelles.

Dans ce vacarme de beats caribéens et de pas de danse, derrière les strass et les résilles, c’est toute une jeunesse qui cherche à dire quelque chose : “Nou la, nou bel, nou lib !”

Par Kambutcha Magazine

 

Écrit par: marcstyle972

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