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Alimentation

Quand ce qui nourrit devient poison : grande distribution et santé publique aux Antilles et outre-mer…

today26/08/2025 3

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Ces dernières années, les scandales alimentaires se multiplient. Derrière l’abondance des rayons de la grande distribution, un constat inquiétant s’impose : tout ce qui arrive dans nos assiettes n’est pas toujours sans risque. Fromages contaminés à la listeria en France hexagonale, steaks hachés rappelés, pizzas industrielles toxiques, farines ou pâtes suspectées… Les exemples sont nombreux et parfois tragiques. En France, plusieurs décès ont été directement causés par ces produits contaminés.

« Sé manjé ki ka tué nou »

Aux Antilles et dans l’océan Indien — Martinique, Guadeloupe, Réunion, Mayotte — la situation est encore plus préoccupante. Ici, la dépendance vis-à-vis de la grande distribution est massive : plus de 80 % de ce que nous consommons est importé. Nou sé konsomatè, pa pwodiktè. Résultat : nous subissons les dérives sanitaires de l’agro-industrie mondiale, sans véritable contrôle citoyen.

Dans les rayons climatisés des hypermarchés, se cachent parfois des produits rappelés en métropole mais toujours en vente chez nous, faute de transparence ou de rapidité d’action. Combien d’enfants, de personnes âgées, de femmes enceintes consomment des aliments potentiellement dangereux ?

L’illusion du choix

La grande distribution locale dominée par des groupes comme GBH (Bernard Hayot), mais aussi d’autres enseignes concurrentes ,affiche des rayons garnis de produits « variés ». Mais la réalité est différente : les aliments transformés, importés, souvent ultra-transformés, bourrés d’additifs, représentent la majorité de l’offre.

Résultat : hausse des maladies chroniques (diabète, obésité, hypertension), dépendance à une alimentation calibrée par l’industrie et exposition aux scandales alimentaires.

« Manjé a nou ka tounen pwazon, é sé an pwizon bien organisé » dirait un consommateur lucide.

Quand des pâtes crues deviennent mortelles

Le comble ? Même des produits simples, comme des pâtes, peuvent devenir un danger. En Europe, plusieurs cas mortels ont été recensés à cause de pâtes ou riz mal conservés, contaminés par des bactéries. La consommation de ces aliments réchauffés plusieurs jours après cuisson a entraîné la mort de jeunes adultes.

Si cela se produit dans des pays où les contrôles sanitaires sont plus stricts, qu’en est-il chez nous, où les délais d’acheminement, les palettes d’eau en bouteille exposé au soleil sous 32°, le stockage dans des conteneurs et la gestion approximative de la chaîne du froid peuvent multiplier les risques ?

Le peuple des antilles empoisonné silencieusement ?

Il faut poser la question : sommes-nous empoisonnés par l’alimentation de la grande distribution ?
La réponse dérange, mais elle est évidente. Qu’il s’agisse de scandales ponctuels (fromages contaminés, steaks hachés,thon,saumon,lait,yourt, pizzas industrielles et d’aliments transformés) ou d’un empoisonnement lent (additifs,conservateurs, pesticides, excès de sucre, sel et graisses), la population paie le prix fort.

Loin d’être de simples accidents, ces dérives s’inscrivent dans un système organisé :

  • Profit maximum pour les distributeurs.

  • Dépendance totale des consommateurs.

  • Santé publique reléguée au second plan.

Ki chimen pou nou pran ?

Face à ce constat, plusieurs pistes émergent :

  • Développer la production locale : soutenir les agriculteurs, les pêcheurs, les artisans.

  • Renforcer le contrôle et la transparence : imposer que tout produit rappelé en France le soit immédiatement dans nos territoires.

  • Éduquer à la vigilance : informer les consommateurs sur les dangers des aliments ultra-transformés.

  • Créer des circuits courts : relier directement producteurs et consommateurs pour réduire la dépendance aux grands groupes.

La nourriture devrait être source de vie, pas de mort. Pourtant, entre scandales sanitaires et dépendance aux importations, le peuple de Martinique, Guadeloupe, Réunion et Mayotte se retrouve pris au piège d’un système alimentaire toxique.

«  » Nou pa ka mandé charité. Nou lé manjé ki ka nourri nou, pa manjé ki ka toufé nou ék tué nou a ti fé. » »

Tant que les logiques de profit primeront sur la santé publique, les assiettes de nos familles resteront une menace silencieuse. Il est temps d’ouvrir les yeux et de reprendre le contrôle sur ce que nous mangeons.

Par Kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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