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Contrepouvoirs & Manipulations

Quand l’information devient arme : subventions, silence et manipulation médiatique des medias locaux

today03/11/2025 5

Arrière-plan
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En démocratie, les médias sont censés jouer le rôle de contre-pouvoir, de chiens de garde qui surveillent les agissements du politique et alertent les citoyens. Mais que se passe-t-il lorsque la survie économique de ces médias dépend directement de ceux qu’ils devraient surveiller ? En Martinique, la réponse est simple : la vérité se tait, le mensonge prospère.

Subventions : le fil invisible qui tient les plumes des journalistes

En Martinique, de nombreux organes de presse écrite et télévisée bénéficient de subventions directes ou indirectes : aides à la presse, contrats institutionnels, publicités financées par des collectivités ou l’État. Sur le papier, ces aides sont destinées à soutenir la pluralité médiatique. Dans les faits, elles deviennent une laisse dorée.

RCI, ATV et Martinique La 1ère bénéficient régulièrement de partenariats ou de financements publics ou parapublics avec la CTM,Etat et les annonceurs  Békés. Par exemple, une collectivité peut acheter des espaces publicitaires, sponsoriser un événement ou financer une production audiovisuelle. Résultat : difficile pour ces médias de diffuser ensuite un reportage qui mettrait en cause l’un de leurs financeurs.

À l’échelle nationale, le mécanisme est clair : en 2023, environ 204 millions d’euros d’aides directes ont été versées à 809 titres de presse, avec parfois jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires venant des aides publiques. Ce modèle irrigue aussi l’outre-mer : soutien vital… mais qui crée dépendance.

Autocensure : le silence comme ligne éditoriale

La censure n’a pas toujours besoin d’un ordre écrit. Dans les rédactions, elle prend souvent la forme d’autocensure.

  • Chez RCI, on évitera souvent les débats trop conflictuels avec les décideurs locaux.
  • ATV, quand elle était encore en activité pleine, a déjà mis de côté certains sujets jugés “trop sensibles” pour ses annonceurs ou partenaires. 
  • Martinique La 1ère, en tant que média du service public, elle suit une ligne éditoriale nationale qui tend à adoucir les critiques directes contre l’État ou certaines institutions locales.

On l’a vu encore récemment :

  • Conférence institutionnelle retransmise sans aucune question incisive
  • Reportages sur la vie chère et l’octroi de mer réduits à des plaintes de consommateurs, sans investigation sur les mécanismes du système
  • Mise en avant systématique des « temps forts institutionnels » plutôt que des mobilisations citoyennes ou sociales
  • Le silence est parfois un choix stratégique. Et quand il devient habitude, il devient ligne éditoriale.
  • Narratif officiel : la version unique
  • Rares sont les enquêtes de fond.
    Rares sont les angles contradictoires.
    Rares sont les remises en question du modèle économique, politique, ou institutionnel.

Le message implicite : « Tout est sous contrôle, dormez tranquilles les endormis. »

Héritage historique : contrôle de la parole, contrôle du peuple

La Martinique a connu des siècles où la parole publique était sous contrôle, où l’information servait d’outil de domination.Le modèle médiatique actuel n’est pas né dans le vide : il est l’héritier d’un système où ceux qui gouvernent contrôlent aussi le récit.Aujourd’hui encore, l’économie fragile des médias locaux prolonge cette dépendance.

Le peuple n’est pas informé mais plutôt formaté par ces médias ?

Le citoyen croit être informé par ces médias.En réalité, il est souvent orienté, cadré, sélectionné dans ce qu’il a le droit de savoir et de questionner.

Pendant ce temps, les médias indépendants sont caricaturés en « Facebookologues », « complotistes » ou « agitateurs ».
Pourtant, ils posent les questions que le système élude.

Briser le cercle

  • La solution est claire :
  • médias financés par leur public
  • transparence sur les liens institutionnels
  • culture du débat, pas du consensus confortable

 

Lè enformasyon ni chenn anlè kou’y, libèté sé an ilizyon.
Si sé médi-a pé pa mòdé men ki ka nourí yo, sé moun ké mòdé manti-a pou yo sav kiyès ki ni dwa palé.
Nou mérité nouvel ki lib, pa nouvel ki ka fè dòmi

Par kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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