RMA Antilles – Le Son des îles
Douks feat. Kolektif Kannaval - Vidé che R Douks Feat Collectif Bokannal
today18/07/2025 3 2
La Martinique, comme bon nombre de territoires ultramarins, est à la croisée des chemins. Face à une jeunesse en quête d’avenir, à une économie fragilisée, et à une identité tiraillée entre histoire coloniale et rêve d’autonomie, certaines initiatives économiques prétendent offrir des solutions. Parmi elles, la MILSUD (Maison de l’Innovation et du Logement du Sud), pilotée en grande partie par le groupe GBH (Groupe Bernard Hayot), se présente comme un projet d’avenir pour le territoire. Mais derrière cette façade moderne et séduisante, se cache une réalité bien plus amère.
Le groupe GBH, à travers des projets comme la MILSUD, affiche une volonté de modernisation et de développement pour la Martinique mais ce n’est qu » un pansement sur une jambe de bois » .
Pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer un système verrouillé, source de précarité, d’exclusion sociale et de dépendance économique. Analyse.
La MILSUD : façade moderne, réalité ancienne ?
Présentée comme un projet d’innovation pour le sud de l’île, la Maison de l’Innovation et du Logement du Sud (MILSUD) veut incarner le développement durable ,la créativité locale, assistance alimentaire aux etudiants en grande précarités.
À cela s’ajoute un modèle d’emploi marqué par la précarité : contrats courts, temps partiels subis, peu d’opportunités d’évolution. L’encadrement et les postes à responsabilité sont souvent confiés à des personnes recrutées depuis l’Hexagone, alors que les talents locaux peinent à percer et sont sous-utilisés.
Mais beaucoup y voient un simple outil de communication visant à donner un vernis « moderne » à une stratégie économique inchangée : accaparer les ressources, renforcer le contrôle du territoire, et verrouiller les alternatives locales ce qui laisse place a ce dicton »les chiens ne font pas des chats ».
Un monopole discret mais omniprésent
Le groupe GBH est aujourd’hui l’un des principaux , sinon le principal acteur économique privé en Martinique. Présent dans la grande distribution, l’automobile, le BTP, les importations alimentaires, et désormais dans l’immobilier et l’innovation via la MILSUD, GBH incarne ce qu’on pourrait appeler un “État dans l’État”.
Ce monopole de fait lui permet de contrôler de vastes pans de la chaîne économique locale. De l’importation des produits alimentaires à leur vente en grande surface, GBH dicte les prix, contrôle l’offre et structure la consommation martiniquaise. Cela a des conséquences directes sur le coût de la vie, l’emploi, et la souveraineté économique de l’île.
Vie chère, précarité, dépendance : une triple peine
L’un des résultats les plus visibles de cette hégémonie est l’explosion des prix, que les Martiniquais subissent au quotidien. Le panier moyen reste largement plus élevé qu’en métropole, et les marges pratiquées par les grandes enseignes locales , souvent sous contrôle de GBH ,sont régulièrement dénoncées par les associations de consommateurs.
La MILSUD : vitrine de progrès ou leurre stratégique ?
Le projet MILSUD, présenté comme un pôle d’innovation, de logement et de transition énergétique, est vanté comme un levier de développement durable pour le sud de l’île. Conférences, ateliers, résidences artistiques et startups s’y croisent dans une atmosphère de modernité et de créativité.
Mais nombreux sont ceux qui y voient une opération de communication soigneusement orchestrée. Car derrière l’image, les réalités restent inchangées : concentration des pouvoirs économiques, dépendance à l’importation, et faible participation citoyenne à la définition du projet.
La MILSUD apparaît alors comme un “pansement sur une jambe de bois” : une tentative de masquer, par un vernis technologique et culturel, les fractures sociales et économiques profondes dont GBH est en partie responsable.
Le vivre-ensemble, un récit de façade ?
Le discours officiel insiste sur le “vivre ensemble” et la co-construction. Mais comment parler de co-construction lorsque les grandes décisions sont prises dans des cercles fermés, loin des populations concernées ? Comment parler d’égalité lorsque les leviers économiques sont accaparés par une poignée d’acteurs privés, sans contre pouvoirs locaux réels ?
Cette illusion du vivre-ensemble entretient une forme de résignation collective, où l’on préfère croire à un progrès dirigé d’en haut, plutôt que de revendiquer un vrai développement endogène, respectueux de l’identité et des besoins du peuple martiniquais.
UN entre-soi économique et social : une élite fermée sur elle-même
Au-delà des aspects économiques, une autre dynamique renforce le sentiment d’exclusion : celle de l’entre-soi social. Depuis des générations, les familles les plus puissantes de l’île dont certaines issues de la grande distribution ou des anciens colons békés cultivent un isolement stratégique. Mariages entre familles et familles du même cercle, absence de mélange réel avec la population locale, reproduction du capital social et économique à l’intérieur d’un réseau très restreint : tout est fait pour ne pas diluer le pouvoir, ni partager les richesses alors que si certains martiniquais se donnaient les moyens de faire des recherches arbre généalogiquee , etc .. ,on en trouverait beaucoup enfant esclave issue de relation (esclave et maitre) dans ces iles et pourraient de fait reclamer leur dû si justice effective.
Cette logique d’endogamie sociale, voire économique, perpétue une forme de caste invisible mais bien réelle. Elle freine l’émergence d’une élite locale diversifiée, ouverte, métissée, et ancrée dans les réalités contemporaines du peuple martiniquais.
Quelle alternative pour la Martinique ?
Il ne s’agit pas de diaboliser GBH, mais de poser une question fondamentale : un territoire peut-il se développer sainement lorsque son avenir est entre les mains d’un acteur privé omnipotent ? Peut-on parler d’autonomie économique sans diversifier les forces productives, sans favoriser les initiatives locales, sans repenser en profondeur les circuits d’approvisionnement, de formation et d’emploi ?
La Martinique a besoin d’un nouveau récit : un récit où les citoyens sont les véritables acteurs du changement, où l’économie est au service de la population, et non l’inverse. Cela passe par un réveil collectif, une réappropriation de nos outils économiques, une volonté politique forte de casser les logiques de dépendance .
La Martinique ne manque pas de talents, d’idées, ni d’énergie. Ce qui manque, c’est l’accès équitable aux ressources, aux marchés et aux responsabilités. Face au modèle GBH et à ses projets vitrines, il devient urgent de repenser un développement endogène, participatif, et libéré des logiques de dépendance.
Le changement ne viendra pas d’en haut, mais d’un réveil collectif. Pour construire une économie martiniquaise par nous, pour nous.
Le mirage du développement importé doit laisser place à une réalité construite sur notre réalité, solidaire, enracinée. Car derrière le pansement qu’on nous propose, c’est bien l’amputation continue de notre avenir qui se joue actuellement.
Par Kambutcha Magazine
Écrit par: marcstyle972
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