Antilles : La solidarité, clé de l’émancipation.

« Si les Antillais étaient solidaires, ils feraient tomber le système qui les étouffe, en l’infiltrant de l’intérieur. »

Dans les rues de Fort-de-France, de Pointe-à-Pitre ou de Marigot,du Lamentin,de Saint Denis,de Cayenne, le constat est toujours le même : cherté de la vie, dépendance alimentaire, salaires faibles, jeunesse en perte de repères, fuite des cerveaux… Et en toile de fond, un système institutionnel qui perpétue l’héritage colonial sous des habits républicains. Ce système n’est pas abstrait : il a des visages, des rouages, des lois, des profits. Il a aussi ses gardiens. Mais il ne tient debout que parce que nous, Antillais, ne faisons pas bloc.

L’illusion de la République.

La France se vante d’être une République indivisible, garantissant l’égalité sur tout son territoire, ce qui est très loin d’être le cas . Pourtant, en Martinique, en Guadeloupe, en Guyane, à La Réunion, cette égalité est un mythe , un leurre,une coquille vide . L’octroi de mer, les monopoles de distribution, la dépendance aux importations françaises, les salaires désindexés (Contrat pécaire, esclavage 2.0), la gestion centralisée de l’économie : tout cela entretient un système profondément inégalitaire.

On parle d’outre-mer, comme si ces territoires étaient en dehors du vrai monde,des francais à part. On nous administre depuis Paris, on nous parle d’adaptation locale, mais on ne nous laisse jamais toucher au cœur du pouvoir réel.

Nos élus, bien souvent, gèrent des miettes. Et certains d’entre eux deviennent les relais du système qu’ils prétendaient combattre.De faux autonomistes ou independentistes qui sont fonctionnaires de système qui ne voient pas plus loin que leur nombril.

La division est l’ arme du pouvoir de persuation de masse.
Ce qui empêche un véritable changement, ce n’est pas seulement la domination française, mais notre incapacité chronique à faire front commun. Nous sommes divisés : syndicats contre syndicats, indépendantistes contre autonomistes, élus contre population, communes contre CTM, classes moyennes contre classes populaires,population de nantis contre population d’assistée, cancans de rivalité ,  jalousie mal placée encrer dans ADN du nègre contre nègre depuis l’origine de l’esclavage…

Pendant ce temps, le système se maintient, se renforce même. Il récupère nos luttes, coopte nos figures, finance nos silences. L’individualisme, la peur, la résignation font le reste seul.

La solidarité sinon rien ,ce que beaucoup n’ont pas encore compris.
Pourtant, nous avons une arme puissante entre les mains : la solidarité antillaise. Si, demain, les travailleurs, les intellectuels, les artistes, les petits entrepreneurs, les jeunes, les retraités, les agriculteurs, les enseignants, les militants et les citoyens ordinaires décidaient de parler d’une seule voix, rien ne pourrait arrêter le mouvement.

Ce n’est pas une question d’idéologie, mais de survie. Il ne s’agit pas simplement de s’indigner, mais de s’organiser. Infiltrer le système ? Oui, mais avec une conscience politique claire, des objectifs communs, et une vision à long terme. Il ne s’agit pas d’obtenir quelques postes ou avantages personnels, mais de renverser les logiques de domination pour reconstruire un avenir libre, digne, et enraciné dans notre culture, notre terre, notre mémoire.

Faire tomber un système, pas une nation mais juste assurer sa survie dans un sytème qui ne veut que l’ île mais sans les locaux avec…
Soyons clairs : il ne s’agit pas de « faire tomber la France » en tant que peuple ou civilisation. Il s’agit de mettre fin à un système colonial maquillé en démocratie, qui nous condamne à l’assistanat, au sous-développement et à la perte d’identité. Il s’agit de décoloniser les institutions, les mentalités, et nos économies.

Cela ne se fera ni en quémandant, ni en criant dans le vide, mais en agissant ensemble, depuis l’intérieur, avec lucidité, courage et stratégie.

La vraie révolution ne viendra pas de l’extérieur. Elle viendra du jour où les Antillais cesseront de croire que le salut viendra de Paris ou d’un quelconque sauveur. Le jour où nous regarderons notre voisin non plus comme un concurrent ou un ennemi, mais comme un frère d’armes dans une lutte commune.

Ce jour-là, le système tremblera.Ce jour-là, nous commencerons à redevenir souverains.

Par Kambutcha Magazine