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Kambudcha Magazine

CTM : Deux visions, deux bilans — Marie-Jeanne le gestionnaire, Letchimy le stratège contesté

today18/07/2025 20 15 4

Arrière-plan
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La vie politique martiniquaise a toujours été marquée par des personnalités fortes. Parmi elles, Alfred Marie-Jeanne, leader historique du MIM (Mouvement Indépendantiste Martiniquais), et Serge Letchimy, président actuel de la CTM, incarnent deux styles de gouvernance bien distincts. Depuis sa création en 2015, la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) est au cœur des débats politiques, économiques et sociaux. Deux hommes ont incarné successivement le pouvoir à son sommet : Alfred Marie-Jeanne (2015–2021) et Serge Letchimy (depuis 2021).

Alfred Marie-Jeanne : le gestionnaire rigide mais prévoyant.
Homme de convictions, Alfred Marie-Jeanne s’est forgé la réputation d’un gestionnaire strict, parfois même inflexible. Son mandat à la tête de la CTM fut marqué par une obsession : l’équilibre budgétaire. En pleine fusion du Conseil Général et du Conseil Régional, il a imposé une méthode de gouvernance austère mais structurée, parfois critiquée pour son manque de souplesse.

Durant son mandat :

  • Les grands travaux ont été ralentis mais les finances publiques sont restées sous contrôle.
  • La dette a été contenue, voire réduite sur certains postes.
  • Les partenaires sociaux déploraient un manque d’écoute, mais la rigueur budgétaire était assumée.

Pour ses partisans, Alfred Marie-Jeanne a su éviter les dérives tout en maintenant une vision claire de l’autonomie martiniquaise. Pour ses détracteurs, sa gouvernance était trop centralisée, opaque, parfois autoritaire.

Serge Letchimy : le bâtisseur ambitieux sous tension .
Élu en 2021 avec une large majorité, Serge Letchimy a promis un tournant : développement durable, solidarité sociale, coopération régionale et réactivation des grands projets. Son discours se veut plus inclusif, plus ouvert, plus tourné vers l’humain.

Mais rapidement, la réalité le rattrape :

  • La CTM fait face à une hausse des dépenses de fonctionnement.
  • Des voix s’élèvent sur la détérioration financière de l’institution.
  • Les opposants dénoncent une gestion brouillonne, voire désorganisée.

Certains cadres administratifs parlent d’un exécutif « dans le flou », de priorités mal hiérarchisées et d’une multiplication de recrutements sans stratégie à long terme. D’autres soulignent que les défis post-COVID, l’inflation et les attentes sociales rendent la tâche plus complexe.

Malgré cela, des projets structurants sont en cours :

  • Réformes éducatives et sociales,
  • Coopérations avec la Caraïbe,
  • Redynamisation des zones rurales.

Mais leur impact réel reste à mesurer.

Deux approches, un même défi : faire tenir la Martinique debout
Il serait trop facile de dresser un portrait manichéen entre « le bon gestionnaire » et « le gaspilleur politique ». La vérité est plus nuancée.

Marie-Jeanne a privilégié la stabilité, parfois au détriment du mouvement.
Letchimy veut incarner l’action, parfois au risque de l’essoufflement budgétaire.

La Martinique, territoire insulaire frappé par des crises multiples (sanitaires, économiques, identitaires), ne peut se permettre ni immobilisme, ni désordre. Ce que les Martiniquais attendent, ce ne sont pas des discours, mais des résultats concrets, visibles, mesurables.

L’heure du bilan approche.
À l’approche des prochaines échéances électorales, le débat va s’intensifier :

L’héritage d’Alfred Marie-Jeanne est-il durable ou dépassé ?

La gouvernance de Serge Letchimy est-elle visionnaire ou défaillante ?

Au-delà des clivages politiques, la vraie question reste :
Quel modèle pour une Martinique juste, viable, et capable d’assurer son avenir ?

Par Kambutcha Magazine

 

Écrit par: Paul Julio

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