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Grenade rompt avec le serment d’allégeance au roi Charles III : vers une nouvelle ère d’émancipation caribéenne ?

today14/08/2025 8

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Vendredi dernier, alors que les nations des Caraïbes célébraient le Jour de l’émancipation ,date marquant l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans l’Empire britannique en 1834 , la Grenade a officiellement annoncé qu’elle abandonnait son serment d’allégeance au roi Charles III.
Un geste hautement symbolique, survenu au cœur des commémorations de la libération des esclaves, qui pourrait ouvrir la voie à une rupture institutionnelle avec la monarchie britannique.

Un changement constitutionnel historique

Selon le Daily Mail, cette décision découle du projet de loi n° 1 de 2025 portant modification de la Constitution.
Ce texte supprime toute référence au monarque britannique dans le serment d’allégeance des responsables politiques et hauts fonctionnaires.
L’ancienne formulation – « Sa Majesté le roi Charles III, ses héritiers et successeurs » – est remplacée par un engagement direct envers la nation grenadienne.

Pour Dickon Mitchell, Premier ministre de la Grenade, ce changement est cohérent avec la volonté exprimée dès 2023 :« Nous devons devenir une République et nommer un chef d’État qui reflète notre identité et nos aspirations. »

Réparations, mémoire et justice

Cette annonce s’inscrit dans un contexte plus large d’appels à réparation pour l’esclavage, de reconnaissance des injustices persistantes et de revendication d’une pleine souveraineté symbolique et politique.
Dans plusieurs États du Commonwealth caribéen, les débats sur la destitution de la monarchie britannique s’intensifient.
Des pays comme la Barbade ont déjà franchi le pas en 2021, devenant des Républiques tout en restant membres du Commonwealth.

L’obstacle britannique

Malgré ces aspirations, la Grande-Bretagne a rejeté plusieurs propositions visant à accélérer la transition républicaine.
Londres rappelle que le changement de statut politique d’un territoire relève exclusivement de la volonté populaire et des institutions locales.
Ainsi, toute destitution du monarque devra passer par un référendum ou une réforme constitutionnelle approuvée par une large majorité.

Un contraste avec les colonies françaises

Alors que certaines nations anglophones des Caraïbes avancent vers une rupture définitive avec l’héritage colonial britannique, les territoires français d’outre-mer restent figés dans un cadre hérité de la colonisation.
Malgré 20 résolutions de l’ONU appelant à la décolonisation de ces territoires, la France maintient son contrôle administratif, politique et économique.
Les critiques dénoncent la persistance d’un système marqué par les privilèges des Békés (descendants des colons esclavagistes) et la non-abrogation symbolique du Code Noir – texte fondateur du système esclavagiste français au XVIIᵉ siècle.

Un vent de changement dans les Antilles

Pour les militants caribéens, la décision de la Grenade marque une étape dans un processus plus vaste :

  • Réécrire les constitutions pour refléter les valeurs contemporaines.

  • Réparer les blessures historiques par des mesures symboliques et économiques.

  • Renforcer l’identité régionale au-delà des héritages coloniaux.

Reste à savoir si ce mouvement d’émancipation politique et symbolique s’étendra rapidement aux autres îles, et si les puissances coloniales accepteront de tourner la page.

La Grenade vient de franchir un pas décisif vers l’affirmation de sa souveraineté. Mais l’histoire des Caraïbes nous rappelle que la route vers la liberté totale  qu’elle soit politique, économique ou mémorielle est un combat de longue haleine.

Par Kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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