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Abus et responsabilités

TROP, C’EST TROP : L’éthique publique en Martinique à l’épreuve des scandales.

today20/11/2025 7

Arrière-plan
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En Martinique, les mots « opacité », « favoritisme » ou encore « conflits d’intérêts » ne sont plus de simples notions abstraites : ils résonnent désormais comme les symptômes d’une crise profonde de confiance entre citoyens et institutions. Depuis plusieurs mois , pour certains, depuis plusieurs décennies les scandales, polémiques et décisions controversées s’accumulent, alimentant un sentiment collectif d’exaspération.

Dans un territoire où chaque euro compte, où le coût de la vie dépasse régulièrement les seuils d’alerte, et où la population aspire à une gouvernance exemplaire, la moindre dérive éthique prend des proportions explosives. « Trop, c’est trop » semble être devenu le cri silencieux d’une société martiniquaise qui n’en peut plus d’être prise en otage par des pratiques politiques opaques ou défaillantes ou régne la corruption à grande échelle.

Cette Édition Spéciale explore les zones d’ombre, les contradictions, les responsabilités, mais aussi les attentes urgentes d’un peuple qui réclame davantage d’intégrité, de transparence et de respect. Une enquête nécessaire, portée par la conviction que la démocratie locale mérite mieux… et que la confiance, une fois perdue, n’est pas facile à reconstruire face a ces elus qui n’ont aucune honte a vouloir se maintenir au pouvoir afin de continuer leur méfait au détriment de la justice fort pour les militants mais incapable de poursuivre les elus,aucune condannation a ce jour..

Letchimy, Laguerre, Madivial, CDAD : une série d’affaires qui secoue la Martinique et questionne la gestion des fonds publics.

« L’usage des financements publics doit être irréprochable. Les irrégularités relevées soulèvent des inquiétudes majeures. » Chambre régionale des comptes, rapport sur la Ville de Fort-de-France, 2022.

Une société à bout de patience : quand les scandales deviennent le quotidien

Au fil des années, la Martinique a vu se succéder une multitude d’affaires : suspicions de favoritisme dans l’attribution de marchés, nominations controversées, budgets mal contrôlés, conflits d’intérêts ignorés, décisions opaques, enquêtes ouvertes puis étouffées, etc.

Pour une grande partie de la population, ce climat devient insupportable. Les scandales ne sont plus des événements exceptionnels : ils semblent intégrés au fonctionnement institutionnel. Les Martiniquais ont le sentiment que l’éthique publique n’est pas un principe, mais une variable d’ajustement.

Dans les rues comme sur les réseaux sociaux, une phrase revient souvent :

« Sa ka fè tròp ! Sé pa konsa sa ka maché. » Une manière de dire que les pratiques politiques locales semblent déconnectées des standards attendus dans un territoire moderne.

I — UNE ACCUMULATION DE DOSSIERS JUDICIAIRES

Difficile pour la population martiniquaise d’ignorer la multiplication d’affaires visant ou entourant plusieurs responsables politiques.

Le procès correctionnel de Paris

  • Les noms de Serge Letchimy et Didier Laguerre sont évoqués dans un dossier où apparaissent des accusations de détournement de fonds publics, recel et gestion irrégulière.
    Procédure en cours — Tribunal correctionnel de Paris.

Le dispositif de retraite illégal

  • Selon la Chambre régionale des comptes (CRC), la mairie de Fort-de-France aurait mis en place un système considéré comme illégal permettant l’octroi d’avantages indus à certains cadres municipaux.

« Aucune base légale ne permettait ce complément de retraite financé sur fonds publics. »Extrait du rapport CRC Fort-de-France

II — LE CDAD : PERQUISITIONS À LA CTM

Une enquête ouverte par le parquet de Fort-de-France vise des faits présumés de :

  • détournement de fonds,
  • prise illégale d’intérêts,
  • trafic d’influence.

Les bureaux de la CTM ont été perquisitionnés dans le cadre de cette instruction.

  • Chiffres clés – CDAD
  • Élément Valeur
  • Année d’ouverture de l’enquête 2023
  • Infractions présumées 3 (détournement, intérêts, influence)
  • Structure concernée CTM / CDAD Martinique

« Les éléments recueillis justifient la poursuite des investigations. » Source judiciaire, communiqué du parquet

III — MADIVIAL : LE SCANDALE QUI FAIT TREMBLER L’AGRICULTURE

  • 7 millions d’euros disparu : le chiffre qui choque,Source : dossier d’instruction – Tribunal de Fort-de-France
  • La coopérative de volaille Madivial est accusée d’avoir organisé une surproduction volontaire, non destinée à la vente, dans le but de percevoir des subventions européennes (FEADER).
  • Les tonnes de viande excédentaires auraient été détruites.
  • Infractions présumées (procédure en cours)
  • Escroquerie en bande organisée
  • Détournement de subventions
  • Faux en écriture
  • Abus de biens sociaux
  • Corruption

« La fraude aux subventions européennes est un préjudice grave pour la collectivité comme pour les producteurs honnêtes. »Direction générale de l’agriculture, rappel sur les sanctions FEADER

Le procès, reporté à plusieurs reprises, est très attendu.

IV — LA MARTINIQUE FACE À L’INQUIÉTANTE DÉGRADATION SOCIALE

Pendant que ces affaires s’accumulent, la Martinique fait face à :

  • une explosion de la criminalité,
  • une intensification du narcotrafic,
  • une précarité croissante,
  • une défiance globale envers les institutions.

« L’exemplarité des responsables publics devient essentielle dans un contexte social aussi fragile. » Observatoire Antilles-Guyane des politiques publiques, 2024

Les zones d’ombre de la gouvernance locale : opacité, clientélisme et conflits d’intérêts

  • Lorsque l’on analyse les mécanismes institutionnels, une constante apparaît : un niveau d’opacité qui alimente toutes les suspicions.
  • Attribution de marchés publics : peu de transparence, communication minimale, documents difficiles d’accès.
  • Recrutements et promotions : une impression de favoritisme, voire d’entre-soi.
  • Subventions et partenariats publics : critères changeants, décisions parfois arbitraires.

Gestion budgétaire : rapports tardifs ou incomplets, dépassements récurrents, manque de justification.

Cette opacité nourrit un sentiment puissant :
la gouvernance martiniquaise fonctionne davantage par réseaux que par règles.Ce climat rend chaque décision publique suspecte. Même les initiatives légitimes se retrouvent fragilisées par le contexte général, ce qui nuit à la crédibilité de l’action publique.

V — UNE URGENCE DÉMOCRATIQUE

  • Il est temps de regarder la situation en face.
  • La population martiniquaise ne peut plus accepter que :
  • les fonds destinés au développement agricole puissent être détournés ;
  • les institutions territoriales soient éclaboussées par des soupçons répétés ;
  • les élus s’abritent derrière le seul bouclier de la présomption d’innocence pour échapper à la responsabilité politique.

La justice tranchera.Mais la responsabilité morale, elle, incombe aux citoyens.

Le prix de l’éthique défaillante : l’impact direct sur les citoyens

Les dérives éthiques ne sont pas qu’un problème moral : elles ont un coût social, économique et psychologique.

Le coût économique

Une gestion confuse entraîne des pertes de temps, des retards d’infrastructures, des dépenses injustifiées, des projets bancals… Et dans un territoire déjà fragilisé par la vie chère et les inégalités, chaque euro mal dépensé est vécu comme un affront.

• Le coût social

Le sentiment d’injustice grandit. Les citoyens ont l’impression qu’il existe deux Martinique :

  • Celle des décideurs et des privilégiés.
  • Celle des gens ordinaires qui subissent les conséquences.

Le coût psychologique

Beaucoup expriment une fatigue démocratique.
L’idée selon laquelle « tout est magouillé d’avance » mine la participation citoyenne, la confiance dans les institutions et l’intérêt pour les élections.

Le résultat est clair : la fracture entre élus et population n’a jamais été aussi profonde.

Pourquoi les contre-pouvoirs ne suffisent plus

  • Une démocratie saine repose sur des contre-pouvoirs efficaces : médias, justice, élus d’opposition, société civile.
  • En Martinique, plusieurs obstacles affaiblissent ces garde-fous :
  • Médias fragilisés par des ressources limitées, parfois dépendants des mêmes institutions qu’ils devraient surveiller.
  • Justice lente, souvent perçue comme déconnectée des enjeux locaux.
  • Opposition fragmentée, parfois elle-même engluée dans des polémiques.
  • Citoyens désabusés, qui ne croient plus à l’efficacité de la dénonciation publique.

Résultat : même lorsque des irrégularités sont révélées, les conséquences sont minimes, ce qui entretient le sentiment que certains peuvent agir en toute impunité.

Peut-on rétablir la confiance ? Les pistes pour une gouvernance plus propre

Rien n’est irréversible. De nombreuses solutions existent — et certaines sont simples à mettre en œuvre.

Transparence totale des marchés publics

Publication systématique en ligne, documents accessibles, délais respectés.

• Audit indépendant des finances

Réalisé par des organismes extérieurs, rendu public sans exceptions.

• Règles anti-conflits d’intérêts

Déclarations obligatoires, incompatibilités renforcées, sanctions en cas de manquement.

• Renforcement des médias locaux

Un journalisme d’investigation soutenu, doté de moyens, indépendant des pressions politiques.

Participation citoyenne

Budgets participatifs, consultations régulières, conseils citoyens tirés au sort.

• Protection des lanceurs d’alerte

Un mécanisme vital pour briser les non-dits.

La Martinique n’a pas un problème de compétence, mais un problème de volonté politique.La confiance ne se décrète pas : elle se gagne

La Martinique mérite mieux

La Martinique est un territoire aux défis colossaux. Dans ce contexte, chaque euro public compte. Chaque décision politique compte.Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les dérives, les abus, les arrangements, les réseaux. La confiance ne se décrète pas : elle se mérite. La Martinique n’a pas besoin d’un système opaque.Elle a besoin de dirigeants dignes, responsables, transparents. « Une démocratie locale ne peut pas progresser avec des pratiques du passé. »

La Martinique est à un moment historique où elle doit choisir :

continuer à tolérer un système qui s’érode,
ou

exiger une transformation radicale de sa culture politique.

La société martiniquaise, de plus en plus informée, attentive et engagée, n’acceptera plus les demi-mesures.
L’éthique publique n’est pas un luxe : c’est une condition pour un avenir viable, crédible et digne, 2026 sera l’année ou il faudra faire un balayage et finir avec tous ces élus qui ont fait le choix de  trahir le peuple pour un plat de lentille et de côte de porc……

Par Kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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