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Guadeloupe : 22,995 tonnes de riz contaminé aux pesticides saisies , un nouvel épisode d’empoisonnement silencieux ?

today10/10/2025 3

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Les services douaniers de Guadeloupe ont récemment intercepté un lot de 22,995 tonnes de riz importé contenant des résidus de pesticides interdits en Europe. Ce riz, destiné à la consommation locale, présentait des niveaux élevés de substances chimiques toxiques, notamment des insecticides et fongicides classés dangereux pour la santé humaine et pour l’environnement.

Cette saisie fait écho à une précédente opération de grande ampleur en décembre 2023, où 215 tonnes de riz contaminé en provenance d’Inde avaient déjà été bloquées sur le territoire.

Les risques pour la santé

Parmi les substances identifiées, on retrouve des molécules comme le chlorpyriphos, un pesticide interdit dans l’Union européenne en raison de ses effets neurotoxiques, notamment sur le développement cérébral des enfants, et le tricyclazole, un fongicide également prohibé. Ces produits peuvent, même à faibles doses, entraîner des troubles neurologiques, hormonaux ou immunitaires, et à long terme, accroître le risque de maladies chroniques.

L’analyse scientifique des douanes

L’analyse effectuée par le laboratoire des douanes a mis en évidence des taux non conformes de tricyclazole (fongicide utilisé contre une maladie du riz provoquée par un champignon) et de thiaméthoxame, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes. Ces deux substances affichaient une concentration supérieure à la limite maximale autorisée de 0,010 mg/kg fixée par l’Union européenne.

 

Une contre-expertise a confirmé cette non-conformité.

  • L’importateur qui ne figure pas parmi les opérateurs réguliers du secteur rizicole en Guadeloupe  a été contraint de réexporter l’ensemble de la cargaison.
  • Les services douaniers ont réaffirmé leur engagement à renforcer les contrôles sanitaires sur les produits alimentaires entrants, afin d’assurer la sécurité des consommateurs et le respect des normes européennes.

Derrière l’assiette : qui contrôle la distribution ?

La question du riz contaminé ne peut être séparée de celle du contrôle économique aux Antilles. Car entre le port et l’assiette, il existe une chaîne bien structurée :

  • La grande distribution : le secteur est dominé par le groupe GBH (Bernard Hayot), qui détient la majorité des hypermarchés et supermarchés via les enseignes Carrefour, Casino, Mr. Bricolage, Decathlon, etc. Quelques Super U et enseignes indépendantes existent, mais la dépendance reste forte vis-à-vis des importateurs liés aux grandes centrales.
  • La logistique et les conteneurs : les marchandises arrivent par bateau, principalement via le géant mondial CMA CGM (famille Saadé), mais aussi Marfret ou encore Bolloré Logistics. Les transitaires locaux assurent ensuite la distribution vers les plateformes des enseignes.

En clair, une poignée d’acteurs contrôle l’arrivée, le stockage et la vente des produits alimentaires. Celui qui gère les conteneurs et les rayons décide indirectement de ce que les consommateurs antillais mangent.

Un problème récurrent aux Antilles

Cette affaire soulève des questions sur la sécurité alimentaire et les contrôles aux frontières. Les Antilles, déjà marquées par le scandale du chlordécone, pesticide qui a durablement contaminé les sols et une grande partie de la population, semblent confrontées à un nouvel épisode d’« empoisonnement silencieux ».

  • La récurrence de ces affaires montre qu’au-delà du seul cas de la Guadeloupe, c’est toute la chaîne d’importation et de distribution alimentaire qui doit être scrutée de près.
  • Qui en profite ? Qui est derrière ?

Derrière ces cargaisons se posent des questions brûlantes :

  • Qui peut faire venir près de 23 tonnes de riz contaminé ? Importer de tels volumes exige un réseau puissant, des financements importants et des complicités dans la chaîne logistique.
  • Qui est prêt à faire du profit au détriment de la santé ? Les grands groupes importateurs et distributeurs, obsédés par les marges, semblent fermer les yeux sur l’origine et la qualité des produits tant que le prix reste bas.
  • Qui veut faire disparaître la population de ces îles ?

Question provocatrice mais légitime : comment expliquer qu’après le chlordécone, les carburants pollués, la vie chère, voici maintenant des cargaisons de riz toxique destinées aux Antilles ? S’agit-il seulement d’avidité économique ou d’un véritable mépris pour la vie des ultramarins ?

Vers une prise de conscience collective ?

Les associations de défense de l’environnement et de la santé publique appellent à renforcer les contrôles et à garantir une traçabilité stricte des produits importés. Pour elles, il s’agit non seulement de protéger la santé des populations locales, mais aussi de rétablir une confiance durable dans la chaîne alimentaire.

Au moment où les Antilles tentent de tourner la page des scandales environnementaux passés, cette saisie de 22,995 tonnes de riz contaminé rappelle que la vigilance reste indispensable. Sans contrôle rigoureux, le risque est grand de voir perdurer un empoisonnement silencieux, dont les victimes sont toujours les mêmes : les consommateurs de Guadeloupe et de Martinique.

Par Kambutcha Magazine

Écrit par: Paul Julio

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