Mercury Beach en Martinique : entre orgie tropicale et désastre écologique.

La Mercury Beach, événement festif importé des circuits caribéens huppés, revient en Martinique avec son cortège d’excès. Présentée comme une fête incontournable de « l’élite caribéenne », elle est aussi, pour nombre de Martiniquais, un symbole criant de déconnexion sociale, de dépravation collective, et de mépris pour l’environnement naturel de l’île. Entre alcool à flots, consommation de drogues, pollution sonore et destruction du littoral, ce rendez-vous fait de plus en plus grincer des dents.

Une fête privée, dans un espace public sacrifié
Organisée sur les plages emblématiques du sud de l’île – cette année encore à l’anse Meunier ou à proximité de Sainte-Anne – la Mercury Beach transforme pour quelques jours un espace naturel en zone de non-droit. Accès bloqués, privatisation déguisée, sécurité paramilitaire, et surtout, un rejet brutal des populations locales, exclues par les tarifs élitistes et la logique d’entre-soi.

Ce qui devait être « une vitrine de la Caraïbe chic » devient un territoire confisqué. Les habitants de l’île, eux, assistent à la mise en scène d’un paradis artificiel qui ne leur est pas destiné.

Une orgie tropicale : alcool, drogues et luxure en libre-service
Il suffit de quelques vidéos virales sur les réseaux sociaux pour saisir l’ambiance. Jetskis qui frôlent les baigneurs, catamarans bondés, jeunes femmes en bikini sur des planches flottantes, bouteilles de champagne aspergées comme trophées de domination économique. Et en coulisse, les témoignages abondent sur l’usage massif de drogues de synthèse, la cocaïne banalisée, les rapports sexuels à peine dissimulés, voire imposés dans un contexte d’hyperalcoolisation.

La fête devient alors un théâtre d’excès, un « spring break » des tropiques, au mépris total des codes sociaux, des valeurs culturelles locales, et de la santé publique.

Pollution visuelle, sonore et écologique
Au lendemain de l’événement, les plages témoignent de l’indifférence générale : bouteilles en plastique, gobelets, sacs, restes de nourriture, couches jetées. Les eaux turquoises virent au gris. Les herbiers marins, zones de reproduction pour de nombreuses espèces, sont détruits par les ancres et les pas des milliers de fêtards malgré les discourts bien rôdés des institutions et toujours rassurant ….

Et que dire de la pollution sonore ? Les décibels hurlent jusqu’au milieu de la nuit, terrorisant la faune, perturbant les riverains, et ignorant totalement la fragilité des écosystèmes côtiers.

Une mascarade soutenue par les institutions ?
Ce qui choque encore davantage, c’est le soutien tacite ou parfois explicite des autorités locales et institutionnelles. La Collectivité Territoriale de Martinique, les municipalités concernées, et même certains acteurs du tourisme, préfèrent fermer les yeux sous prétexte de « retombées économiques ».

Mais quelles retombées ? Les rares hôtels qui profitent de l’événement appartiennent souvent à des groupes extérieurs. Les restaurateurs locaux sont contournés par les services tout compris. Les commerces de proximité sont ignorés pour 48 h de débauche sans nom. Et les emplois créés sont précaires et temporaires.

Par kambutcha Magazine