Conciergerie RIMED et Alé Viré, faux espoirs du retour au pays.

Le retour en Martinique est un rêve partagé par de nombreux membres de la diaspora. Mais ce rêve se transforme souvent en cauchemar, faute d’accompagnement sérieux. Entre les promesses institutionnelles creuses et les initiatives citoyennes limitées, les Martiniquais de retour se retrouvent souvent seuls face à la réalité. Deux exemples illustrent ce constat : conciergerierimed.com et Alé Viré.

Depuis plusieurs années, les Martiniquais de la diaspora nourrissent l’espoir d’un accompagnement concret pour faciliter leur retour au pays. Logement, emploi, démarches administratives, insertion professionnelle, tout cela représente un véritable parcours du combattant pour celles et ceux qui envisagent de rentrer au pays. C’est dans ce contexte qu’a été lancée la plateforme conciergerierimed.com, censée être un outil de facilitation. Or, à y regarder de plus près, cette initiative ressemble davantage à une coquille vide coûteuse qu’à un véritable service public.

Conciergerierimed.com : la vitrine creuse des institutions

Présentée comme une solution innovante, la conciergerie RIMED devait accompagner le retour des Martiniquais. Mais la plateforme s’apparente à une opération de communication subventionnée, plus qu’à un véritable service.

• Aucune aide réelle pour le logement, l’emploi ou l’installation.

• Pas d’accompagnement humain.

• Une simple interface numérique financée avec l’argent public.

Les fonds publics investis dans ce projet soulèvent de sérieuses questions : combien cela a-t-il coûté ? Quels résultats tangibles pour la population ? À ce jour, rien ne permet d’affirmer que des retours réussis ou des installations stables aient été facilités grâce à cet outil. On est en droit de parler d’une mauvaise utilisation des deniers publics.

Aucun service réel, juste du vent numérique

Le principe d’une “conciergerie” suppose un accompagnement humain, des réponses précises, des démarches facilitées. Or, sur conciergerierimed.com, l’usager se retrouve face à un catalogue d’intentions vagues, sans suivi, sans solutions adaptées, sans interlocuteurs compétents.

• Pas de dispositifs clairs pour aider au logement.

• Pas de passerelles vers l’emploi.

• Pas d’appui administratif sérieux.

• Pas de mise en réseau réelle avec les acteurs économiques et sociaux du territoire.

Pendant que des millions sont dépensés dans des projets vitrines, la réalité des Martiniquais de retour est bien différente : difficultés pour trouver un logement décent, insertion professionnelle quasi inexistante, accueil institutionnel froid et impersonnel.

Là où on aurait attendu une véritable politique d’accompagnement ,bourses de retour, dispositifs pour valoriser les compétences acquises à l’étranger, partenariats avec entreprises locales , on se retrouve avec un site vitrine, sans impact. C’est le symbole d’une gouvernance qui préfère la communication creuse aux solutions concrètes.

Autrement dit : un site qui promet, mais ne fait rien.C’est le symbole de la gestion politicienne : beaucoup d’annonces, peu d’actions, et un coût non négligeable supporté par les contribuables.

“Alé Viré” : un discours sincère, mais limité

En réaction, des initiatives comme Alé Viré ont vu le jour, portées par des citoyens convaincus de la nécessité d’un retour au pays. Elles misent sur le réseau humain et une communication inspirante. Mais derrière l’enthousiasme, plusieurs limites apparaissent :

• Beaucoup de discours motivationnels, mais peu de solutions concrètes.

• Des retours mis en avant comme réussites individuelles, sans prise en compte des difficultés structurelles (emploi rare, logement cher, bureaucratie).

• Une tendance à culpabiliser ceux qui hésitent, en vendant le retour comme une évidence, alors qu’il s’agit d’un choix complexe, souvent douloureux.

En résumé, Alé Viré apporte de la visibilité et du dynamisme, mais reste une initiative fragile, sans moyens institutionnels ni réelle capacité d’accompagnement.

Entre illusion numérique et mirage citoyen

Qu’il s’agisse de la conciergerie RIMED ou d’Alé Viré, on observe le même problème : le manque de solutions structurelles.

• L’une gaspille l’argent public dans une coquille vide.

• L’autre vend un rêve avec les moyens du bord, mais sans réelle prise sur les obstacles de fond.

Or, les Martiniquais de retour ont besoin de mesures concrètes :

• Accès facilité au logement.

• Dispositifs pour valoriser les compétences acquises ailleurs.

• Réduction des obstacles administratifs.

• Politiques publiques ambitieuses pour attirer et retenir les talents.

Un double échec qui appelle une vraie politique

La vérité est simple : conciergerierimed.com est une fumisterie institutionnelle, et Alé Viré une illusion citoyenne.
L’un et l’autre se présentent comme des solutions, mais aucun ne répond sérieusement au défi du retour.

Les Martiniquais méritent mieux qu’un site vitrine financé par l’argent public ou qu’un discours motivant sans outils. Ils méritent une politique réelle, pragmatique et ambitieuse pour faire du retour au pays un projet viable, pas un slogan. Il est temps de mettre fin à ces dépenses inutiles et d’exiger des dispositifs concrets, humains et efficaces pour ceux qui souhaitent revenir construire en Martinique.

Par Kambutcha Magazine