Makandal figure emblématique de la résistance des esclaves à Saint-Domingue (l’actuelle Haïti) au XVIIIe siècle

Qui était Makandal ?

François Makandal était un esclave d’origine africaine, probablement du royaume du Congo ou de Guinée. On pense qu’il est né vers le début du XVIIIe siècle. Il fut amené à Saint-Domingue, colonie française extrêmement riche grâce à l’exploitation des esclaves dans les plantations de sucre et de café.

Un marron guérisseur et meneur

Makandal réussit à s’enfuir des plantations après avoir perdu un bras dans un accident. Il devint alors « marron », c’est-à-dire un esclave fugitif vivant caché dans les montagnes.

Mais il ne se contenta pas de fuir :

• Il devient un guérisseur, herboriste et prêtre vaudou.

• Il s’organise avec d’autres esclaves marrons.

• Il planifie une vaste révolte contre les colons, en incitant les esclaves à empoisonner leurs maîtres, leurs animaux et leurs sources d’eau.

• Il aurait mis en place un réseau secret d’empoisonneurs, semant la panique dans la colonie entre les années 1750 et 1758.

Arrestation et exécution

Makandal fut capturé en 1758. Il fut condamné à mort par le feu sur la place publique du Cap-Français.
Selon la légende, il se serait échappé des flammes en se transformant en insecte ou en oiseau (ce qui alimente son image mystique), mais les récits historiques indiquent qu’il fut bel et bien brûlé vif.

Héritage

Makandal est considéré comme un précurseur de la révolution haïtienne (1791-1804), qui aboutira à la première république noire indépendante. Il incarne :

• Le courage de la résistance à l’oppression,

• La force des traditions africaines (vaudou, médecine),

• La mémoire des luttes d’émancipation.

Anecdote culturelle

Le personnage de Makandal a inspiré des romans, des chansons et des œuvres historiques. Il est aussi un symbole fort dans la culture haïtienne, souvent évoqué dans le vaudou et dans les récits de résistance contre la colonisation.

Par Kambudcha Magazine